Amphibiens

Les Amphibiens regroupent les grenouilles, crapauds, rainettes, tritons et salamandres. Ce sont des vertébrés qui, sous nos latitudes passent par un stade larvaire aquatique – le têtard –, puis par un stade juvénile et adulte terrestre. Ils possèdent deux paires de pattes et leur peau est nue et glandulaire.

Pour aller plus loin sur certaines espèces d'Amphibiens présentes dans le département :
- Alyte accoucheur
- Salamandre tachetée
- Sonneur à ventre jaune

En période nuptiale, le mâle de Triton marbré se pare de couleur vive et d’une crête dorsale imposante afin de séduire les femelles. Crédit photo : Samuel Ducept

On en compte près de 7 000 espèces dans le monde, réparties en trois ordres : les Anoures, les Urodèles et les Gymnophiones.

Les Anoures constituent plus de 85 % des amphibiens et rassemblent grenouilles et crapauds que l’on qualifie de « sauteurs », puisque leurs pattes postérieures leur permettent de faire des bonds plus ou moins grands. Les adultes d’Anoures sont dépourvus de queue, à l’inverse des Urodèles, tritons et salamandres, appelés également « marcheurs » car leurs membres ne leur permettent pas de sauter. Enfin, les Gymnophiones sont des amphibiens dépourvus de pattes et n’appartiennent pas à notre faune.

Dans notre département, on dénombre actuellement douze espèces d’Anoures, dont deux introduites, et sept espèces d’Urodèles, dont une introduite.

Leur cycle biologique impose aux Amphibiens d’utiliser différents types d’habitats, en fonction de la saison et de leur âge. Les mares, les étangs, les sablières, les cours d’eau, les fossés et les ornières sont les principaux milieux aquatiques qu’ils fréquentent pour se reproduire. Les larves aquatiques y séjournent jusqu’à leur métamorphose en stade juvénile. Ceux-ci et les adultes utilisent différents types d’habitats terrestres, tels que prairies, forêts, bois, haies, etc. pour effectuer leur croissance et ne regagnent les milieux aquatiques que pour se reproduire, au bout de deux ou trois ans. Chaque année, les adultes matures engagent donc, au printemps, une migration vers leur site aquatique de reproduction, puis reviennent vers leurs habitats terrestres. Dans la Vienne, cette migration est précoce pour la Grenouille rousse, puisqu’elle débute fin décembre ou début janvier.

Elle sera suivie par la Grenouille agile et le Crapaud commun en février, et de la plupart des autres espèces au cours du printemps. Lors de cette migration, les Anoures comme le Crapaud commun ou la Rainette verte sont capables d’effectuer quatre à cinq kilomètres. Les déplacements des Urodèles sont plus modestes, de 150 m pour le Triton palmé à un kilomètre pour les gros tritons.

La Grenouille agile, aussi nommée grenouille pisseuse en raison de sa réaction quand elle est capturée, est une espèce commune dans la Vienne. Crédit photo : Samuel Ducept

La Salamandre tachetée est dotée de glandes paratoïdes (située derrière les yeux) secrétant un venin qui dissuade les prédateurs de la croquer. Crédit photo : Samuel Ducept

Sur le site de reproduction, les parades sexuelles diffèrent selon les groupes. Chez les Anoures, les mâles entonnent des chants, appelés aussi chorus ou chœur, pour séduire les femelles. Chez les Urodèles, des caractères sexuels secondaires apparaissent chez les mâles : couleurs vives, crête dorsale proéminente, palmures, qui attireront les femelles autour desquelles ils entament alors une danse nuptiale.

La majorité de nos amphibiens sont ovipares et pondent des œufs sous forme d’amas chez les grenouilles et les rainettes, de chapelets pour les crapauds et d’œufs individualisés pour les tritons. La Salamandre tachetée est quant à elle ovovivipare et donne directement naissance à de jeunes larves.

De par leurs exigences écologiques, les amphibiens sont de très bon indicateurs de la qualité des milieux. Au niveau mondial, on considère qu’un tiers des espèces sont menacées. Nos espèces locales n’y échappent pas. La destruction ou la fragmentation de leurs habitats en sont les principales causes, auxquelles s’ajoutent les pollutions, les maladies comme la chytridiomycose et l’arrivée d’espèces exotiques envahissantes à l’instar du Xénope lisse. Dans notre département, des espèces comme le Pélobate brun ou le Triton ponctué, considérées présents au XIXe, ont disparu de nos campagnes. D’autres, comme le Sonneur à ventre jaune et la Grenouille rousse, demeurent très rares et encore menacés aujourd’hui alors que toutes jouissent d’une protection réglementaire depuis 1976.

Depuis plusieurs dizaines d’années, Vienne Nature coordonne des inventaires, des suivis et des programmes visant à préserver ces espèces essentielles des milieux aquatiques.

Extrait de :
Vienne Nature, 2017. Bêtes et plantes de la Vienne - déambulation dans la biodiversité départementale. Vienne Nature éditions, Fontaine-le-Comte. 240 p.

La pupille en forme de coeur est typique du Sonneur à ventre jaune. Crédit photo : Miguel Gailledrat

Bilan des connaissances en Vienne :

 Synthèse des connaissances amphibiens et reptiles du département de la Vienne au 31/12/2019 - 10 Mo

Amphibiens de la Vienne - Liste des espèces au 31/12/2022

Nom français Nom scientifique
Urodèles
Salamandridae
Salamandre tachetée Salamandra salamandra
Triton alpestre Ichthyosaura alpestris
Triton crêté Triturus cristatus
Triton marbré Triturus marmoratus
Triton palmé Lissotriton helveticus
Triton de Blasius Triturus hyb. Blasius
Plethodontidae
Spélerpès de Strinati Speleomantes strinatii
Anoures
Discoglossidae
Alyte accoucheur Alytes obstetricans
Bombinatoridae
Sonneur à ventre jaune Bombina variegata
Pélodytidae
Pélodyte ponctué Pelodytes punctatus
Bufonidae
Crapaud épineux Bufo spinosus
Crapaud calamite Epidalea calamita
Hylidae
Rainette verte Hyla arborea
Ranidae
Grenouille agile Rana dalmatina
Grenouille verte Pelophylax kl. esculentus
Grenouille verte de Lessona Pelophylax lessonae
Grenouille rieuse Pelophylax ridibundus
Grenouille rousse Rana temporaria
Pipidae
Xénope lisse Xenopus laevis

Pour aller plus loin dans le statut de espèces

VIENNE NATURE, 2022. Statut et indices de distribution de la faune de la Vienne. Vienne Nature, Fontaine-le-Comte, 19 p.

Pour aller plus loin...

NÖLLERT C., NÖLLERT A., 2003. Guide des amphibiens d’Europe : biologie identification répartition. Delachaux et Niestlé, Paris, 383 p.

ARNOLD N., OVENDEN D., 2004. Le guide herpéto : 199 amphibiens et reptiles d’Europe. Delachaux et Niestlé, Paris, 288 p.

ACEMAV coll., DUGUET R. & MELKI F. ed., 2003. Les Amphibiens de France, Belgique et Luxembourg. Collection Parthénope, édition Biotope, Mèze (France), 480 p.

MIAUD C., MURATET J., 2004. Identifier les oeufs et les larves des amphibiens de France. Collection Techniques pratiques, I.N.R.A, Paris, 200 p.

S.H.F., 1989. Atlas de répartition des Amphibiens et Reptiles de France. S.F.F., M.N.H.N., Paris, 191 p.

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