Appel à mobilisation jusqu’au 5 juin 2023 !

Un projet d’arrêté est soumis à la consultation du public, jusqu’au lundi 5 juin minuit, pour étendre la période de chasse du blaireau dans le département de la Vienne du 1er juillet au 14 septembre 2023, et pendant le mois de juin 2024, à la demande de la Fédération des chasseurs.
Aidez-nous à empêcher cette extension !

Exprimez votre opposition aux services de l’État en vous appuyant sur les arguments ci-dessous. Personnalisez votre réponse, sans faire de copier-coller, pour que votre avis soit bien pris en compte.

Cliquez ici pour consulter le projet d’arrêté et sa note de présentation

> Pour répondre à la consultation publique, envoyez un mail à l’adresse : ddt-biodiversite-consultation@vienne.gouv.fr
ou un courrier par voie postale à l’adresse :
DDT 86 / Service Eau & Biodiversité
20 Rue de la Providence
BP 523
86020 POITIERS CEDEX

Une première victoire
Le 31 mai dernier, le tribunal administratif de Poitiers a suspendu, à notre demande, la période complémentaire de ce mois de juin 2023. Il a retenu l’argument que les jeunes blaireaux ne sont pas capables de se nourrir sans la présence des adultes, et sont donc voués à une mort certaine quand les adultes sont détruits. Cette première victoire doit nous encourager à poursuivre la mobilisation contre ces nouvelles périodes d’extension de chasse mises en consultation.

La LPO et Vienne Nature appellent à une mobilisation générale pour s’opposer à cette demande de périodes complémentaires, considérant :

– que la période proposée (juin) intervient avant le sevrage des blaireautins, ce qui est contraire à l’article L424-10 du Code de l’environnement, qui interdit la destruction des petits des espèces de mammifères chassables,
En effet, la période d’allaitement des blaireautins s’étale au-delà du 15 mai, et le plus souvent jusqu’au 15 juin. De plus, les jeunes restent dépendants jusqu’à l’automne et sont donc présents dans les terriers pendant la période de déterrage proposée. L’étude de Virginie Boyaval, sur l’indépendance des jeunes blaireautins pendant la période d’allaitement et les mois qui suivent pendant leur émancipation, le confirme. Bien que cette étude ait été portée à la connaissance du préfet, il n’en a pas tenu compte.

– que cette pratique de chasse nuit aux autres espèces qui partagent les terriers occupés par le blaireau,

– que des preuves de dégâts imputables au blaireau n’ont pas été apportées, qu’il n’y a pas eu de chiffrage cette année et que les affaires citées dans la note de présentation sont anciennes,
L’avis favorable de la Commission départementale de la chasse et de la faune sauvage (CDCFS) oublie de faire référence aux avis divergents des associations de protection de la nature qui sont ultra minoritaires dans cette instance. C’est encore une manœuvre pour orienter les avis.

– que des mesures alternatives n’ont pas été mises en place,

– que la cruauté de la vénerie sous terre est contraire à la sensibilité animale et à la dignité humaine.

En outre, selon l’article 9 de la Convention de Berne, pour être légales, les dérogations à l’interdiction de porter atteinte aux blaireaux doivent être justifiées par trois conditions, devant être cumulativement vérifiées par la démonstration : de dommages importants (aux cultures notamment), de l’absence de solution alternative existante et de l’absence d’impact d’une telle mesure sur la survie de la population concernée. Malgré la proposition des associations de trouver des moyens non létaux d’éviter les dégâts, les membres de la Commission départementale de la chasse de la faune sauvage ont validé l’option qui entraîne la mort de familles entières de blaireaux.

Enfin, plus d’une dizaine de départements n’autorisent désormais plus cette période complémentaire, et ce depuis plusieurs années. En 2021, les administrations des départements de l’Ariège, Meurthe-et-Moselle, Moselle, Charente, Dordogne, Doubs, Loire, Morbihan, Pyrénées-Orientales, Seine-Maritime, Haute-Saône, Tarn, Yvelines et Yonne y ont, elles aussi, renoncé.

En 2023, la Charente abandonne les périodes de chasses complémentaires et le tribunal administratif a aussi suspendu ces périodes pour la Charente-Maritime.

Si vous souhaitez nous soutenir dans cette démarche, nous vous invitons à transmettre vos remarques personnelles, inspirées des arguments ci-dessus, à ddt-biodiversite-consultation@vienne.gouv.fr

Il faut bien spécifier que vous êtes contre ce mode de chasse, sinon la préfecture ne comptabilise pas votre avis.

 

Crédit photo : Alban Pratt