Prise en compte de la biodiversité

Dans le cadre du contrat territorial des milieux aquatiques (CTMA), en parallèle des actions de caractérisation des zones humides, Vienne Nature propose la mise en œuvre d’actions de connaissances, de suivis standardisés, d’accompagnement de travaux de restauration pour la prise en compte d’espèces patrimoniales .

Actions en faveur des Odonates

Si elles sont encore nombreuses à peupler nos étangs et nos rivières, la plupart des espèces d’Odonate subissent la dégradation de leurs habitats de reproduction. Recalibrage de rivières, drainage, comblement des mares, pollutions, fermeture des milieux… sont autant de facteurs qui conduisent à l’appauvrissement de libellules. Plusieurs espèces sont au bord de l’extinction ou se trouvent dans un  mauvais état de conservation. Dans le cadre de ces engagements, l’État français a souhaité mettre en place des plans de restauration nationaux pour les espèces dont l’état de conservation n’est pas favorable. Un Plan National d’Actions en faveur des Odonates a été élaboré par l’Office pour les insectes et leur environnement (Opie). Des déclinaisons régionales existent.

 

Agrion de Mercure. Crédit photo: S. Ducept

Cordulie à corps fin. Crédit photo: S. Ducept

Gomphe de Graslin. Crédit photo: P. Mercier

Le territoire des contrats territoriaux est favorable à certaines espèces prises en compte dans ce plan régional d’actions. L’objectif de ce projet est de mettre en œuvre des suivis standardisés à long terme afin d'améliorer les connaissances et de veiller à la prise en compte de ces espèces dans les actions de gestion et de restauration.

Une action est spécifiquement mise en place pour deux d'espèces de Leucorrhines. La Leucorrhine à gros thorax (Leucorrhinia pectoralis) et la Leucorrhine à large queue (Leucorrhinia caudalis) qui sont considérées comme en danger critique d’extinction en Poitou-Charentes. Les objectifs de l'action sont d'évaluer le potentiel de dispersion des deux espèces, d'identifier des secteurs favorables entre les deux populations connues de manière à maintenir ou créer des connexions (corridors écologiques) et de restaurer ou créer des mares.

Actions en faveur des Mulettes, bivalves d'eau douce

Les réseaux hydrographiques de la Vienne abrite une grande diversité de mollusques aquatiques. Parmi ces espèces, figurent les mulettes qui sont de véritables indicateurs de la qualité de nos cours d’eau. Certaines mulettes sont notamment considérées comme vulnérables sur le plan national et européen.

Grande Mulette. Crédit photo :M. Gailledrat

La Grande Mulette et la Mulette perlière sont deux espèces protégées au niveau national, au niveau européen et inscrites sur la liste rouge mondiale comme en danger d’extinction.Deux plans nationaux d'action sont consacrés à ces espèces (Grande Mulette et Mulette Perlière). Dans ce cadre des actions sont menées spécifiquement sur le territoire du CTMA Gartempe-Creuse, il s'agit d'améliorer la connaissance de la répartition de la Grande Mulette sur la Creuse et la Mulette perlière sur la Gartempe par recherche d'individus vivants, morts et d'ADN environnemental.

Les autres espèces de mulettes sont aussi recherchées dans le but d’affiner nos connaissances sur leur répartition  à l’échelle des bassins et de prendre en compte leur présence lors des travaux de restauration de cours d’eau de manière à préserver et améliorer leur état de conservation, mais aussi d’éviter de détruire des espèces lors de travaux lourds.

Loutre d'Europe. Crédit photo : N.Tranchant

Actions en faveur des mammifères semi-aquatiques

La loutre d’Europe (Lutra lutra ) est un mammifère semi-aquatique à forte valeur patrimoniale, faisant l’objet de mesures de protection sur le plan national et sur le plan européen. La colonisation et l’implantation doivent être favorisées à l’échelle nationale. C’est la raison pour laquelle, elle bénéficie d’un plan national d’actions. Depuis une dizaine d’année, on assiste à une recolonisation naturelle du réseau hydrographique du bassin de la Vienne par ce mammifère.

La mortalité d’origine anthropique constitue l'une des principales menaces qui pèsent sur la Loutre d'Europe du fait d’une faible dynamique démographique la rendant sensible aux cas de surmortalité. La mortalité routière est la principale cause de mortalité directe anthropique aujourd’hui. Les loutres traversent les routes, par exemple, pour rejoindre un point d’eau, contourner un barrage ou, le plus souvent, franchir un pont. La mortalité est plus importante en période de crues lorsque les berges sont souvent submergées et que la hauteur d'eau sous les ponts pousse encore davantage les loutres à préférer la voie terrestre.

Ainsi une action de diagnostic de la transparence des ponts (ouvrages d'art hydrauliques routiers) a été entreprise sur certaines masses d'eau. Cette action a pour objectif de caractériser si un ouvrage peut laisser passer les Mammifères semi-aquatique ou non et sous quelles conditions. Les ouvrages ne laissant pas passer ces espèces sont ainsi considérés comme  non, ou peu, transparents.
Une fois identifiés, on peut évaluer le risque de collision routière pour chaque pont suivant le type de route et le trafic routier supérieur. Grâce à ce travail, dit de hiérarchisation, on identifie rapidement les ouvrages les plus à risques et donc prioritaires pour être aménagés.
Car en effet, des propositions d'aménagements sont établis pour chaque pont. Ainsi les gestionnaires de ces ouvrages auront les clés pour en améliorer la transparence.

Les cours d'eau de la Vienne abritent de nombreuses espèces patrimoniales inféodées aux milieux aquatiques. Parmi celles-ci, on peut citer quatre mammifères semi-aquatiques protégées sur le plan règlementaire :

  • Castor d’Eurasie (Castor fiber),
  • Campagnol amphibie (Arvicola sapidus),
  • Crossope aquatique (Neomys fodiens)
  • Loutre d’Europe (Lutra lutra).

Ces espèces font partie du patrimoine naturel de ces vallées qu’il convient de préserver.

Crossope aquatique. Crédit photo : C.Grimaud

Castor d'Eurasie. Crédit photo : M.Bramard

Campagnol amphibie. Crédit photo : M.Gailledrat

Loutre d'Europe. Crédit photo : A.Pratt

Ces animaux sont très discrets. Il est donc difficile de les observer. Leur recherche se fait donc grâce aux indices de vie qu'ils peuvent nous laisser. Il faut pour cela parcourir les berges sur des linéaires de cours d'eau. On cherchera des indices tels que des coulées, des empreintes, des crottes, des restes de repas, des terriers... L'ensemble de ces informations permettra une meilleure connaissance de la répartition des populations de ces espèces.

Actions en faveur des Lépidoptères

Avec 127 espèces inventoriées à ce jour (dont 3 considérées disparues) sur les 247 espèces présentes sur le territoire national (soit 51%), le Poitou-Charentes présente une richesse en Lépidoptères Rhopalocères intéressante. Le Plan National d’Actions en faveur des Papillons de jour a vu le jour en 2018 et prend en compte des espèces dont certaines sont intimement liées aux zones humides. L'objectif pour Vienne Nature est réaliser des suivis standardisés à long terme des espèces du plan d’action régional en lien avec les prairies humides au sein du territoire des contrats territoriaux. Les recherches s'orienteront vers les espèces suivantes: le Cuivré des marais (Lycaena dispar), le Damier de la succise (Euphydryas aurinia), le Morio (Nymphalis antiopa) et le Nacré des sanguisorbes (Brenthis ino).

Actions en faveur des macrophytes

La flore des rivières du département a été très peu étudiée jusqu’à présent. Pourtant nos cours d’eau hébergent quelques dizaines de plantes patrimoniales (c’est-à-dire des espèces rares et/ou menacées), à répartition peu connue. Citons par exemple la Pesse d’eau, les potamots, les callitriches, les renoncules aquatiques, les Zannichellies, la Morène, etc.

Les formations végétales constituées par ses plantes peuvent former des habitats naturels relevant de la Directive Habitats (codes 3260 et 3150), et par conséquent leur préservation est d’intérêt Européen. Ces habitats et les espèces qui les composent sont notamment d’une grande importance pour les cortèges faunistiques liés aux cours d’eau tels que les libellules, amphibiens et poissons. Pourtant de nombreuses activités humaines peuvent porter atteintes à ces dernières : dégradation de la qualité des eaux, modification des débits, ou encore présence d’espèces exotiques envahissantes.

L'objectif de cette action est de recenser la flore ou les formations végétales d’intérêts et d'accompagner le cas échéant les porteurs de projets (syndicat,...) en lien avec la restauration des cours d'eau pour la prise en compte de ces espèces ou ces formations végétales patrimoniales.

Formation à Potamots © Sarah Bégoin - Vienne Nature

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