La situation géographique
Située sur la commune de Vouneuil-sur-Vienne, la réserve, d’une superficie de 135 ha, est à 30 km au nord-est de Poitiers et à 15 km au sud de Châtellerault. Elle domine les vallée de la Vienne et du Clain, au nord de la Forêt domaniale de Moulière.
Le milieu naturel
La géologie et l’histoire ont engendré des habitats aujourd’hui rares et menacés comme les mares aux eaux acides (dont certaines sont devenues tourbières), les landes dominées par la bruyère à balais, l’ajonc nain et la molinie ainsi que les petites sources marneuses et prairies humides
La flore
Sur l’ensemble du Pinail, 450 espèces de plantes supérieures ont été recensées. La plus rarissime tant dans la Vienne qu’en Europe est la spitanthe d’été (petite orchidée blanche). Elle y côtoie la pilulaire à globules (petite fougère ressemblant à une graminée) qui colonise les milieux découverts. Sur les berges ensoleillées du ruisseau Riveau, la gratiole officinale pousse en touffes compactes. La quatrième plante de la liste de protection nationale pousse sur les tourbières à sphaignes : carnivore, le rossolis à feuilles rondes piège les petits insectes dans des gouttes adhésives qui rayonnent autour de sa feuille. D’autres plantes carnivores sont plus facilement repérables au centre des mares à nénuphars blancs. Une fleur jaune vif, dressée au dessus de l’eau, signale les deux espèces d’utriculaires. Leurs parties immergées sont garnies de petits pièges à clapets qui aspirent les daphnies.
La faune
Beaucoup d’animaux, par leur mode de vie, leur reproduction ou seulement leur alimentation, sont liés au milieu aquatique. Une petite population d’écrevisses à pattes blanches (protégées en France et en Europe), s’est adaptée aux eaux stagnantes de quelques mares. Dès l’automne, parmi les amphibiens, deux espèces viennent se reproduire : les tritons marbrés et crêtés qui ont la particularité de s’hybrider.
Au printemps, les jours sans vent et de grandes chaleurs, les odonates (libellules) se métamorphosent en nombre : véritable festin pour les araignées prédatrices. Le faucon hobereau et les passereaux les dévorent aussi en vol, laissant côte à côte quatre ailes translucides en guise de sépulture. Les 48 espèces de libellules observées, dont les rares leucorrhines à large queue et à gros thorax, révèlent la grande diversité des milieux aquatiques du Pinail.
Quant aux oiseaux nicheurs, tels les busards cendré ou Saint-martin et la Fauvette pitchou, ils sont plus inféodés aux landes à bruyères. Pour se réchauffer, les reptiles apprécient les monticules ensoleillés. Exposés à la vue du Circaète Jean-le-Blanc, ils sont alors des proies faciles pour le seul aigle nicheur du département de la Vienne. L’été, les cigales des montagnes et le criquet migrateur animent de leurs chants les milieux découverts.
La gestion de la réserve
La réserve est gérée par GEREPI (GEstion de la REserve naturelle du PInail) qui regroupe les acteurs impliqués sur le site, regroupés en 5 collèges : l’Office National des Forêts, les associations de protection, initiation et étude de la nature, les collectivités, le collège scientifique et les autres acteurs et personnes qualifiées.